Le Printemps berbère
45 ans après, entre mémoire, culture et résistance
Le 20 avril reste un jour dans le cœur des communautés berbères et tout le peuple algérien— en Algérie, en Afrique du Nord, et partout dans le monde avec lequel l’amazighité vibre. C’est une date symbole, une mémoire vive, celle d’un combat identitaire
Qui ne s’est jamais tu :
Avril 1980 reste une date qui a changé le cours de l’histoire
Un cri de la dignité
Un mouvement est né et porte pour toujours le nom de Printemps berbère —
Tafsut Imazighen
Dont le mot Amazigh signifie "homme libre".

Il faudra attendre 2002, sous la présidence Du feu Abdelaziz Bouteflika, pour que l’amazigh soit reconnu comme langue nationale, puis officielle en 2016. Et que Le Nouvel An amazigh, Yennayer, est fêté chaque 12 janvier et reconnu jour férié en Algérie depuis 2018.
N’oublions pas :
Ceux qui ont semé des mots, des chants, des révoltes, comme
- Mouloud Feraoun : écrivain humaniste, mémoire sensible de la Kabylie coloniale. Ami d’Albert Camus, il écrivait avec tendresse et lucidité sur l’Algérie profonde. Il a été assassiné par l’OAS en 1962, juste avant l’indépendance.
“Je suis un écrivain de mon peuple, avec ses pauvretés, ses grandeurs et sa soif de dignité.”
- Mouloud Mammeri : linguiste, écrivain, ethnologue. Il a sauvé de l’oubli la langue amazighe en codifiant son alphabet, en transcrivant ses poèmes, en l’enseignant malgré l’interdiction. Son nom est intimement lié au déclenchement du Printemps berbère.
“Quand on interdit à un peuple de parler sa langue, c’est son âme qu’on veut lui voler.”
- Lounès Matoub : chanteur engagé, poète tranchant, porte-voix de toute une génération.
- Idir : voix douce et universelle, il fait voyager la Kabylie dans le monde entier.
- Cherifa : première femme à chanter en kabyle sur les ondes, icône de la fierté féminine amazighe.
- Mohia : dramaturge et traducteur, il a rendu Shakespeare et Brecht à l’univers kabyle.
- Slimane Azem, Aït Manguellat, Dda Lhocine Ziani, … tous ont porté haut et fort l’amour de leur culture la nôtre autant que peuple algérien fier
L’amazighité aujourd’hui
L’identité amazigh a tissé le combat culturel Par les mots, l’art, l’éducation, la transmission et le savoir.
C’est aussi un moment pour se souvenir que la diversité n’est pas une menace, mais une richesse à protéger. Ce printemps n’est pas un souvenir figé. C’est une saison vivante, chaque année plus florissante, célébré par des festivals, des hommages aux figures militantes, des lectures de poèmes, des expositions, des chants traditionnels et des débats culturels autour de l’identité amazighe.
Grâce à la nouvelle génération berbère naissante qui célèbre ses racines sans nostalgie, avec fierté, et avec créativité, Aujourd’hui encore, ce combat continu…
ⵣⵣⵣ
Poème amazigh
Version en tifinagh (sous le texte) :
ⵉⵣⵉⵖ ⵓⴷⵔⴰⵔ ⴷ ⴰⵔⴱⵔⴰⴹ
ⵜⴰⵎⵣⵉⵖⵜ ⵜⴰⵎⴰⵣⵣⵓⵍⵜ ⵉⵏⴼ ⴰⵏⵙⴽⵓⵍ
ⵜⴰⵎⵎⵓⵔⵜ ⵜⴰⵎⴰⵣⵉⵖⵜ
ⴰⴽⴰⵍ ⵉⵎⴰⵣⴰⵍ
Texte central (français) :
"Je suis la pierre et l’arbre,
La langue que l’on n’a pas pu brûler,
Le tambour du silence,
Le feu qui veille."
Citations amazighes anciennes
"L’oiseau revient toujours à l’arbre qui l’a vu naître."
Agḍiḍ yettuɣal dima ɣer tteǧra anda ilul.
ⴰⴳⴹⵉⴹ ⵢⴻⵜⵜⵓⵖⴰⵍ ⴷⵉⵎⴰ ⵖⴻⵔ ⵜⵜⴻⴵⵔⴰ ⴰⵏⴷⴰ ⵉⵍⵓⵍ.
"L’arbre qui a des racines très profondes aura des branches porteuses et solides."
Aseklu yesɛan iẓuran lqayen aṭas ad yesɛu iferkiwen ijehden ara t-iɛiwnen.
ⴰⵙⴻⴽⵍⵓ ⵢⴻⵙⵄⴰⵏ ⵉⵥⵓⵔⴰⵏ ⵍⵇⴰⵢⴻⵏ ⴰⵟⴰⵙ ⴰⴷ ⵢⴻⵙⵄⵓ ⵉⴼⴻⵔⴷⵉⵙⴻⵏ ⵉⵊⴻⵀⴷⴻⵏ ⴰⵔⴰ ⵜⵉⵄⵉⵡⵏⴻⵏ.
L’Algérie se construit de par toute sa diversité culturelle amazigh chaoui mozabite et Chleuh
Ce merveilleux mixage culturel rend une Algérie forte et renvoie un message fort que le peuple reste et restera uni pour les générations futures.
POUR UNE ALGÉRIE FORTE ET UNI
Article de Mme Hassina TAKILT