Femme Hora du Monde / Cécile Davidovici

par horamagazine

Cécile Davidovici

Doigts de fée et fils colorés 

 

Elle s’est formée en autodidacte à la broderie, et cartonne depuis sur Instagram : Cécile Davidovici n’a attendu ni de faire une école des beaux-arts, ni d’être représentée par une galerie pour devenir une véritable artiste à suivre. Portrait d’une personnalité singulière, qui a commencé par le cinéma et passe désormais ses journées une aiguille à la main.

Elle était une enfant assez introvertie qui a toujours trouvé un grand réconfort dans les histoires, que ce soit sur les planches grâce au théâtre ou plus tard dans les films qu’elle a pu voir, écrire ou réaliser. Pour ces parents, cela allait de soi de nous offrir à sa sœur et elle la chance de faire des activités artistiques. C'était un moyen de forger et d’ouvrir leurs perceptions du monde.

Retour en arrière. « Je suis complètement autodidacte. J’ai fait une semaine de formation dans une école de broderie d’art, l’école Lesage… Mais je n’utilise rien de ce que j’ai appris durant cette semaine ! » Née à Paris, Cécile Davidovici a grandi dans l’art, entre un père compositeur de musiques de films et une mère architecte. Dès le CP, elle entre dans une école aux horaires aménagés, qui lui permettent de multiplier les activités créatives l’après-midi. Elle fait du théâtre, du dessin… Au sortir du lycée, elle part un an étudier le cinéma à New York, puis revient en France travailler sur des tournages, réaliser des courts-métrages.

Elle a travaillé dans le milieu du septième art pendant plusieurs années. En 2013, sa mère décède, écrire et mettre en scène des histoires ne lui suffit plus. Ce n’est pas assez concret, mais elle met du temps à le comprendre. En 2018, elle lance la broderie tout à fait par hasard, et l’évidence est immédiate. Elle a trouvé son nouveau médium, celui qui va lui permettre de raconter ces histoires, mais cette fois, elle pourrait les toucher, les sentir dans le creux de ma main.

Elle a toujours été très sensible à l’attention portée au geste et à la couleur chez les impressionnistes et Post-impressionnistes, notamment chez Claude Monet et Pierre Bonnard. Elle aime les mots de Jacques Prévert et le cinéma de Claude Sautet.

Il lui semble aussi important de citer Giorgio Morandi et sa capacité à faire vibrer le silence, car son travail a été le moteur de notre dernière série de natures mortes, avec David Ctiborsky, qui était exposée à est Galerie à Paris.

La broderie est un médium merveilleux, méditatif et elle dirait même réparateur. Même si cela change petit à petit, il est encore peu exploité dans le monde de l’art contemporain, certainement parce qu’il s’agit d’une pratique vue à travers sa forme domestique. Elle le voit bien quand elle parle de son travail, les gens sont très loin de visualiser ce qu’elle fait. 

Elle est autodidacte et elle a vraiment appris et développé sa manière de broder à force d’expérimentation et de recherche. Elle s’ennuie rapidement, ce qui la force a constamment essayé d’aller dans une nouvelle direction et pousser la technique encore plus loin. Elle aime l’idée que passer du temps avec l’histoire qu’elle brode (et fabrique) à travers les heures qu’elle passe à la manipuler, permet de la rendre plus vivante et ancrée dans l’instant.

Sa collaboration avec David est un exemple fort de ce besoin de recherche constant. Pour leurs expositions à quatre mains, David a d’abord travaillé dans son atelier virtuel de composition 3D puis elle a brodé les images créées. Ils explorent ainsi le dialogue entre le virtuel et le réel et elle adore donner vie à ces objets par le travail du fil. Cela leur offre une présence troublante parce qu'à la présence visuelle s'ajoute quelque chose de tactile.

Sa mère, de nationalité Argentine, était une grande voyageuse. Elle avait traversé avec elle, sac sur le dos, tant de pays, notamment en Amérique latine ! Cela a bien évidemment fortement contribué à nourrir son imaginaire. 

Aujourd’hui, elle se retrouve dans le calme de l’atelier et la solitude de la création. Un petit cocon au cœur du chaos de la ville.

Cécile Davidovici   nous dira 

Instagram a permis un accès plus direct à l’art. Il a permis à des personnes comme moi de vivre de leur travail sans passer par un parcours classique. 
Je pense que l’uniformisation provient de la course aux likes. Il faut cesser de se comparer et surtout, oublier l’algorithme quand on travaille.

Sa meilleure publicité, c’est son compte Instagram qui compte près de 180 000 abonnés. C’est sur cette plateforme qu’elle vend ses œuvres, souvent à des Américains, parfois même à des stars, comme Mindy Kaling, actrice de la série The Office et productrice. Autrement dit, Cécile Davidovici n’a pas besoin d’une galerie pour vendre ; et si elle n’est pas contre l’idée d’être représentée, loin de là, elle affirme tout de même qu’il faudrait que la galerie lui apporte quelque chose qu’elle n’a pas déjà.

Cette brodeuse joue avec les fils à la manière d’une peintre

HORA magazine / janvier 2025

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