Un Hommage à
Amy Winehouse
La voix d’une génération brisée
Amy Winehouse n’était pas seulement une chanteuse. Elle était une âme à vif, une voix venue d’un autre temps, à la fois bouleversante et inoubliable. Née à Londres en 1983, Amy grandit dans un foyer modeste, bercée dès l’enfance par les sonorités du jazz que lui transmet son père, chauffeur de taxi passionné de musique. Dès l’âge de huit ans, elle suit des cours de chant, et à dix, fonde un groupe de rap avec sa meilleure amie : les Sweet’n’Sour, clin d’œil espiègle au trio Salt’n’Pepa.
Son parcours, déjà atypique, la mène à la Sylvia Young Theatre School dont elle est renvoyée pour son tempérament rebelle – une préfiguration de ce qui marquera sa vie entière : un refus farouche de rentrer dans les cases, une volonté viscérale d’être libre. À treize ans, elle reçoit une guitare et commence à écrire ses premières chansons. Le monde s’apprête alors à découvrir une voix unique, reconnaissable entre mille.
En 2003, son premier album, Frank, séduit la critique. Amy Winehouse y mêle soul, jazz et paroles acérées. Mais c’est Back to Black, sorti en 2006, qui fait d’elle une icône planétaire. Porté par les tubes « Rehab », « Back to Black » ou encore « You Know I’m No Good »,
l’album est un raz-de-marée mondial. Amy devient l'incarnation d’un style aussi bien musical que visuel : coiffure rétro, eye-liner dramatique, look vintage et attitude à fleur de peau.
Mais derrière le succès, la douleur s’installe. Sa relation chaotique avec Blake Fielder-Civil, ses problèmes d’addictions, ses apparitions publiques troublées… Tout cela témoigne d’un mal-être profond. Amy Winehouse luttait, en silence, contre ses propres démons. Elle annule des concerts, se présente parfois ivre sur scène, dérape. Et pourtant, même au plus sombre de sa descente, elle continue de fasciner. Sa voix, elle, ne vacille jamais.
Récompensée de cinq Grammy Awards en 2008, saluée par les plus grands, sollicitée par Prince, Pete Doherty ou encore pour chanter à l’anniversaire de Nelson Mandela, Amy restait insaisissable. Un génie musical dans un corps fatigué.
Le 23 juillet 2011, Amy Winehouse est retrouvée morte dans son appartement de Camden Town. Elle avait 27 ans. Comme Janis Joplin, Jim Morrison ou Kurt Cobain, elle rejoint tragiquement le cercle des étoiles fauchées trop tôt. Un dernier album posthume, Lioness : Hidden Treasures, viendra rappeler, s’il le fallait encore, l’étendue de son talent.
Amy Winehouse laisse derrière elle bien plus qu’un répertoire : elle laisse un cri, une douleur, une intensité rare. Elle fut l’expression même de l’authenticité, du brut, du vrai. Et c’est cela, peut-être, qui rend son absence si lourde.
Amy
Ta voix continue de résonner, rauque, blessée, sublime. Tu es partie trop tôt, mais tu ne nous quitteras jamais.
Article de / Laure/J /correspondante à Londres / UK
HORA magazine / FEMME DU MOIS / Hommage / JUIN2025
