la Créatrice de Mode Italienne
ELSA SCHIAPARELLI
Née le 10 septembre 1890 à Rome , est une créatrice de mode issue de l'aristocratie italienne4. Elle a créé l'entreprise Schiaparelli, qu'elle a dirigée des années 1930 aux années 1950. Volontairement provocatrice et considérée avant-gardiste, elle est célèbre pour l'utilisation du surréalisme dans son œuvre, les couleurs criardes comme son Rose shocking, ainsi que l'usage non conventionnel et excentrique du vêtement. Ses collections utilisent de manière récurrente des motifs comme l'anatomie humaine, les insectes, le spectacle, les trompe-l'œil .
En 1954, Elsa Schiaparelli publie chez J.M. Dent & Sons Ltd une autobiographie, Shocking Life, où elle relate les grands événements de sa vie à la première et la troisième personne
Le succès immédiat du pull trompe-l’œil
Pour première création elle choisit de présenter un pull-over à motif trompe-l’œil, qui connaît un succès immédiat. Elsa Schiaparelli le décline en noir et blanc, noir et couleurs vives, à motifs de nœud, de formes géométriques, de squelette, de cœurs transpercés, de tatouage de marin ou de tortue abstraite… Un si grand succès que ce pull est adopté par actrices et célébrités de l’époque, et qu'un magazine américain en publie le patron sans mentionner le nom de la créatrice. Vogue le qualifie même de chef d’œuvre.
Par la suite, elle ouvre à Paris son premier magasin "Pour le Sport", au 4, rue de la Paix. L’année qui suit, les collections de maille sont complétées par des pyjamas de plage, costumes de bain, ensembles sportswear en tweed, tenues de ski et robes du soir. Un premier parfum, baptisé "S", est également lancé. Par superstition, Elsa Schiaparelli décide de nommer la plupart de ses parfums par un nom commençant par la lettre S
Une créatrice visionnaire et bien entourée
En 1929, elle est la première à utiliser des zips visibles en Haute Couture, qui sont à la fois décoratifs et fonctionnels. Visionnaire, elle anticipe la politique des licences pour développer sa marque. Une stratégie qui deviendra la norme dans l'industrie de la mode quelques années plus tard.
En femme moderne et innovante, elle dépose un brevet pour un maillot de bain une pièce à soutien-gorge intégré, un principe qui sera ensuite décliné pour des robes. Avant-gardiste, elle est la première à proposer une robe portefeuille en Haute Couture, ainsi qu’une veste du soir : une longue robe du soir noire est associée à une veste portefeuille blanche.
Un nouveau style est né pour les élégantes : porter une robe longue avec une veste. Et puisque c’est l’année des premières fois, elle signe sa première collaboration avec un artiste, Elsa Triolet qui crée le collier "aspirine" en perles de porcelaine, et écrit son premier article publié dans un magazine américain.
Toujours désireuse d'innover et de surprendre, elle collabore, au cours des années 1930, avec des artistes surréalistes, dont Salvador Dalí, qui crée, pour une de ses robes du soir en organdi portée par Wallis Simpson, un tissu orné d'un homard, ainsi qu'avec Jean Cocteau ou Alberto Giacometti, qui dessinaient également pour elle des objets, des motifs, des décors ou des accessoires.
Ce qui lui valut de compter Arletty, Marlène Dietrich, Greta Garbo ou encore Lauren Bacall parmi ses plus fidèles clientes. Multipliant les inventions à l’instar des tailleurs à épaules marquées (ancêtre du power suit), des coupes aérodynamiques données par des volants savamment placés, des chapeaux excentriques (tel le Mad Cap, tellement copié qu’Elsa aura presque le regret de l’avoir créé) et les coups d’éclat, elle imagine en 1931 la jupe-culotte, qui fait scandale en Angleterre. Elle use et abuse des couleurs vives, dont son fameux rose, qu’elle baptise "rose shocking" et qui devient l’une de ses signatures.
En 1934, elle devient la première femme créatrice de mode à avoir l’honneur de faire la couverture du Time Magazine. L’article la présente comme "l’un des arbitres de la Haute Couture ultra-moderne". Un an plus tard, la maison de couture emménage à l’Hôtel de Fontpertuis, situé 21, place Vendôme.
Elsa Schiaparelli introduit dans l'esthétique vestimentaire de l'époque une dimension artistique, assumant l'excentricité, qui met la dimension fonctionnelle du vêtement en second plan. « C'est une créatrice de concept » Elle pratique des détournements de fonctions, notamment en transformant un escarpin en chapeau ou des gants avec des ongles. À propos des fermetures éclair, qu'elle utilisait de façon très « arbitraire », Jean-Paul Gaultier notait qu'« elle fut la première à placer le zip comme élément décoratif… comme une broderie ». Toujours pleine d'inventivité, elle introduisit la jupe-culotte dans la garde-robe féminine et le tweed pour le soir. Elle présentait également des silhouettes avec des épaules rembourrées, et n'hésitait pas à utiliser des tissus aux tons très vifs, comme un rose auquel elle se plaisait à donner le nom de Rose shocking.
Choquer ne déplaisait pas à Elsa Schiaparelli. En 1936, elle lançait le parfum Shocking dont le flacon conçu par Leonor Fini représente un torse de femme, moulé expliquait-elle, sur celui de Mae West, le sex-symbol hollywoodien de l'époque. Scandale ! Tous ses parfums auront un nom avec la lettre « S », tels « Snuff » parfum masculin au flacon en forme de pipe signé Fernand Guérycolas ou « Le Roi Soleil » au flacon en cristal de Baccarat dessiné par Salvador Dali. Seul « ZUT » créé en 1948 et dont le flacon représentait les jambes de Mistinguett avec guêpière à sa taille dérogera à la règle.
Chaque défilé qu'elle organise reste un spectacle surprenant où, au-delà de la mode, elle soigne l'éclairage, la musique ou la chorégraphie ; elle donne des noms à ceux-ci, comme « Stop, Look end Listen »
le premier en date, « Païenne », « Comedia del Arte », « Paillons » ou « Astrologique » avec manteaux et robes du soir brodés de constellations Mais e plus marquant reste « Le Cirque » le 4 février 1938 avec sa collection « tumultueuse » aux motifs brodés de chevaux, d'éléphants ou d'acrobates, de bottes à poils de singe, de chapeaux de clowns, d'autres imitant un encrier géant. Kathleen Cannell décrit un défilé « plein à craquer de têtes couronnées, d'hommes politiques, d'artistes, d'explorateurs, de star de cinéma, d'excentriques fortunés, de magnats de l'industrie, au milieu desquels les mannequins tentent de se frayer un chemin à travers les salons » . C'est un succès et dès la fin du show, les commandes sont nombreuses. Le défilé coïncide avec l'Exposition internationale du surréalisme aux Beaux-Arts.
Morte le 13 novembre 1973 (à 83 ans) à Paris- France
La créatrice italienne Elsa Schiaparelli est connue pour être l'une des stylistes féminines les plus influentes de tous les temps. Au cours des années 20 et 30
UNE FEMME HORA DU MONDE QUI A MARQUÉ L’HISTOIRE DE LA MODE
La renaissance de Schiaparelli
Après des décennies à jouer les belles endormies, la maison Schiaparelli est rachetée en 2006 par Diego Della Valle, propriétaire de Tod’s. Six ans plus tard, les ateliers ré-ouvrent à l’Hôtel de Fontpertuis, là où leur créatrice les avait laissés. Et c’est Marco Zanini qui est nommé à la tête de la direction artistique des collections Haute Couture et Prêt-à-Couture.
La même année, l’inauguration de l’exposition "Schiaparelli and Prada: Impossible Conversations" a lieu au Metropolitan Museum of Art de New York. Celle qui suit, durant la fashion week haute couture parisienne, la maison présente enfin son premier défilé Haute Couture depuis 1954. Le discret Bertrand Guyon prend la relève à la tête de la création en avril 2015.