L INTERVIEW
L’interview du mois
Pour ce mois d’aout 2022 , HORA magazine a le plaisir de mettre sous ses projecteurs une dame de cran, une maman, une combattante qui a défié les codes.
Depuis son jeune âge, elle n’a cessé de vaciller entre sa passion qui fait l’essence de son âme et les sentences obligeantes de la vie.
Elle a fait de la Musique sa devise. De là, elle a mené son combat pour trouver le juste équilibre et se frayer un chemin dans le vaste monde de la chanson.
Sans tarder HORA magazine vous présente
Madame Nawel MEBAREK
Bonsoir a vous chère Madame Bienvenue dans l’univers de HORA magazine, et surtout Félicitations Pour tout ce que vous accomplissez.
–1–Alors commençons cet entretien par la question Mondaine :
Qui est NAWEL MEBAREK ? Réponse filmé
–2–Sachant que vous êtes Artiste et chanteuse :
Quel était l’élément déclencheur qui vous a fait baigner dans le monde de la chanson ? Serait-il un héritage familial ?
Je ne suis pas issue d’une famille d’artistes comme certains, mais ma famille écoutait beaucoup de musiques algériennes, orientales et occidentales. Depuis très petite, j’apprenais par cœur les chansons sur des 33 ou 45 tours et sur cassette que mettaient mes parents et mes oncles. Voyant que j’adorais chanter, mes parents m’ont toujours encouragé dans ce sens. Lors des voyages en voiture, mon père me disait avec humour "Cha3li lposte شعلي لبوست", « allume le poste » pour que je lui chante un extrait d’Abdelhalim, de Warda ou autre chanteur.
–3–Parlez-nous de vos débuts dans le monde de la chanson et quelle était l’influence de vos idoles sur votre penchant artistique ?
Ma première scène devant un public fut à l’université de l’USTHB de Bab Ezzouar en 1994. A l’occasion du 08 mars, J’avais interprété la chanson FLO de Pierre Bachelet en duo avec un étudiant guitariste puis la chanson Vava Inouva de la légende IDIR, paix à son âme. Malgré le grand trac que j’ai ressenti ce jour-là, cette expérience est gravée à jamais dans ma mémoire. A la même période, j’avais intégré la chorale Nagham qui m’a permis de découvrir un répertoire riche en différents styles et différentes langues. J’ai eu l’honneur de devenir soliste soprano.
Les artistes qui m’ont inspiré avec leurs mélodies et textes sont essentiellement IDIR, Djamel Allam, Karima, Amar Ezzahi, Kamel Messaoudi, Abdelhalim Hafez, Warda Eldjazairia, Oum Kalthoum, Marcel Khalifa, Simon & Garfunkel, Aretha Franklin, Queen, Pink Floyd, Beatles, Jacques Brel et Cabrel.
–4–En parallèle, Mme NAWEL est détentrice d’un ingéniorat en Génie civil. C’était comment d’osciller entre les études, la fac et la chanson depuis tout le début jusqu’à votre soutenance ?
Le rythme estudiantin m’a permis de participer à des activités scientifiques et culturelles même s’il fallait que je m’organise pour assurer. J’en ai donc profité pour faire des rencontres artistiques et pour partager des moments musicaux avec des musiciens et chanteurs amateurs et parfois même professionnels lors des galas à l’université. J’ai aussi appris à jouer à la guitare grâce à mon oncle. J’avais commencé à composer des chansons telles que le titre « Mama » de mon 1er album sur le gazon de l’université en attendant mon prochain cours.
–4.1–De la chorale à la télévision. Plusieurs génériques jusqu’à même un rôle principal dans le sitcom Pizza Houma et bien d’autres. Un saut important dans votre parcours artistique. Etait-ce une suite logique, ou un besoin .une recommandation ? Racontez-nous ce beau parcours.
J’ai participé à de nombreux concerts et représentations avec plusieurs chorales polyphoniques en tant que choriste soprano et soliste. J’ai commencé avec « Nagham » en 1994, puis « Harmonia » en 1998, puis ‘Ebène’ la chorale de la Radio Algérienne avec laquelle j’avais, entre autres, participé au festival Panafricain 2009 et pour finir avec la chorale de l’orchestre symphonique nationale qui m’a marqué au vu des participations aux festivals internationaux de la musique symphonique et par mon interprétation sur scène du chef d’œuvre « Zahrat El Madain » de Fayrouz à M’Sila et Skikda. Cette dernière fut une expérience émouvante.
J’ai eu aussi le privilège de chanter les génériques de dessins animés 100% algériens «KALILA WA DIMNA » et « L’INSPECTEUR TAHAR » en 2001. Et le générique du feuilleton «EL-GHAIB » en 2002, puis j’ai fait une improvisation vocale en générique de fin du film «Douar Enssa» du réalisateur Mohamed Chouikh en 2005.
Concernant ma modeste expérience dans l’acting, lorsque le réalisateur Rabie Ben Mokhtar, paix à son âme, m’avait proposé en 2003 de jouer dans ce sitcom, j’ai hésité, mais mes parents m’avaient encouragé à le faire en me disant que j’allais vivre une nouvelle expérience artistique. Effectivement, j’ai vraiment apprécié. En 2004, j’ai décroché le rôle de Warda dans le feuilleton ‘Le printemps noir’ du réalisateur Wahab Saïfi et en 2005 un rôle m’a été offert dans le feuilleton « Hikayat wa Ness » du réalisateur Hadj Rahim, paix à son âme. J’ai appris énormément surtout sur moi-même.
–5–A la sortie de votre 1er ALBUM Lemrassem en fin 2014.
L’album a eu une tonalité énorme vis-à-vis du public et médias. Dites-nous comment c est construit cet album ?
Merci beaucoup. Mon album « Lemrassem » a vu le jour grâce à un long travail de collaboration avec de grands noms de la musique algérienne, le poète Yacine Ouabed et les compositeurs Toufik Ameur, Halim Ryad et Amine Dehane. Les 11 titres de l’album sont de nouvelles chansons incluant 5 chansons de mes propres compositions en arabe dialectale et en Kabyle.
–5.2–Nominé meilleur album en 2015 à l’Algerian Music Awards auquel vous avez eu la 2ème place du meilleur Album de l’année 2015. Quel sentiment gardez-vous après cette distinction prestigieuse.
C’était un rêve qui se réalisait. J’ai été émue de voir un bon nombre de personnes apprécier mes chansons et voter via le net et via sms pour Nawel Mebarek. Et jusqu’à présent, je rencontre des familles qui me disent qu’en 2015 elles avaient voté pour moi… C’est un grand honneur.
–6–D’ailleurs « LEMRASSEM » ce clip du même album et qui voit le jour en fin 2015.
–6.1—Pourquoi lamrassem (les endroits, au pluriel) racontez-nous donc l’histoire qu’est derrière ?
Lemrassem est le pluriel d’El Marsem, ce qui signifie en arabe l’endroit où nous avons l’habitude de nous rencontrer. Nous avions discuté pendant des heures Halim Ryad et moi sur ma vision des choses et sur mes espérances. D’où sa création de cette chanson qui parle de la vie avec tous ses déboires et ses belles choses de façon nostalgique avec une note forte d’espoir et de valeurs sûres de notre existence.
–6.2–Comment vous choisissez les thèmes et les mélodies ?
Tout dépend de mes inspirations et du vécu du moment. Par exemple, dans la chanson « Rabi Yehfedna » je voulais partager le moment de mes fiançailles et de mon mariage. Il y a aussi la chanson « El-Mezioud », le nouveau-né, où je parle de mon petit amour de fils. Et dans mon dernier single « Ah Mennek » qui sera dans mon 2ème album, j’ai exprimé ma colère mais aussi mon espoir contre le cancer. Ce fléau a emporté des personnes chères à notre cœur mais qui a été vaincu plusieurs fois Dieu merci. En général, je compose très tard la nuit et ça ne fait pas le bonheur de mes voisins croyez-moi lol.
–7–Madame Nawel vous êtes aussi compositrice. Est-ce-qu’il y a eu ou quel était le morceau le plus difficile à écrire et/ou à réaliser ?
Le plus difficile fut de réécrire le titre « Khial El Bahr ». Il était trop pessimiste au départ et je ne voulais pas le conserver ainsi.
–7.1–La période de Covid vous a-t-elle marqué ?
Je pense que la période du Covid fut difficile pour nous tous et le monde entier en a souffert. Sur le plan artistique, je n’avais pas de connexion à ce moment-là chez moi pour partager des bons moments avec le public qui me fait l’honneur de me suivre sur les réseaux sociaux. Donc vous imaginez, pas de live et pas d’interactions sur les réseaux sociaux, pas de spectacles, pas d’enregistrement studio, pas de répétitions avec mon orchestre, pas d’interviews,…
Malgré cela, un duo est né avec le grand artiste Belaid Tagrawla et mon orchestre Lfamilia, Mohamed Idir à la guitare, Sofiane Saber au piano et Taybasse à la basse, en hommage à notre idole IDIR avec la chanson Ssendu.
–8–Quel était l’impact sur plan personnel, professionnel et artistique ?
Sur le plan personnel, tant que nous avions la santé, nous avions l’essentiel même si j’avais perdu ma tante en 2020. Et sur le plan professionnel et artistique, la situation a engendré beaucoup de retard sur tous les projets et planning. Ce fut aussi un fort moment de solidarité, d’entraide et de fraternité. L’humanité devrait en tirer une belle leçon au lieu de se laisser guider par la haine et la peur de l’autre.
–9–Mme NAWEL MEBAREK prépare son 2ème ALBUM ? Toujours motivée, dites-nous en plus. Serait-il conçu pour la scène. Si oui, est ce que vous en envisagez une tournée ?
L’essentiel de mon second album est prêt grâce aux arrangements d’Aminoss et de Mohamed Idir. Deux singles de cet album sont déjà sortis et je compte sortir un nouveau single d’ici un mois. J’ai effectivement hâte de le terminer et de le faire partager au public. Les titres sont pratiquement enregistrés au Studio Aminoss en acoustique, ce qui facilitera l’adaptions sur la scène. Concernant les tournés, cela ne dépend pas de nous. Nous manquons en Algérie d’une véritable industrie musicale et il y a beaucoup à faire pour que l’art reprenne sa place.
–9.1–Vous vous êtes investie dans la vie citoyenne associative. Est-elle une première ? Comment vous vous êtes branchée dans ce mouvement de mécénat ? Parlez-nous de cette belle expérience.
Les algériens de par leur nature, sont volontaires pour faire du bien. Ce n’est pas spécifique à moi. Les associations font appel aux artistes et personnalités connues pour participer à des campagnes de sensibilisation telle que la lutte contre le cancer d’où ma chanson et le clip « Ah Mennek » sortie en octobre 2021 en soutien à la campagne "octobre rose" et la lutte contre le Sida avec notre reprise de la chanson « Ya siadi » du Clip « Yed Fel Yed » Il nous arrive aussi d’animer des fêtes dédiées aux orphelins, aux retraités et aux enfants extraordinaires (trisomiques, autistes, …). En ce moment, on partage les appels aux dons des associations suite aux incendies récents aux wilayas El Taref et Souk Ahras. Des familles ont tout perdu et toute contribution est la bienvenue.
–10–Quel message adressez-vous aux femmes Maghrébines algériennes marocaines et tunisiennes, Et aux femmes dans le monde ?
–11– HORA est un magazine qui s’adresse à toutes les femmes dans le monde Quel message vous avez à transmettre à HORA magazine ?
Réponse filmé
Merci beaucoup Mme Nawel Mebarek de nous avoir donné l’occasion de vous approcher à travers cette interview et d'avoir pris le temps de répondre à nos questions merci infiniment.
On vous souhaite tout le succès du monde Vous êtes une Etoile un écrin
Parmi tant d’autres. Une Hora parmi tant d’autres Horath à travers le monde