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Florence Miton
(Sœurs) l’écho d’un lien indéfectible

Florence Miton est une enseignante de français et de littérature depuis vingt-cinq ans. Entre la France et New York, où elle a longuement vécu, son parcours s’inscrit sous le signe de la transmission et de la passion des mots. Pendant les confinements, confrontée à la distance et à l’impuissance collective, elle trouve dans l’écriture une respiration, une nécessité. De cette expérience naît Sœurs, son premier roman, une œuvre intime et bouleversante où l’émotion se mêle à la lucidité.
Sœurs est un roman à deux voix, deux corps, deux cœurs qui battent à l’unisson jusque dans la séparation. Danielle apprend qu’elle est condamnée par un cancer foudroyant. Flavie, sa sœur cadette, vit à New York, retenue par les frontières closes de la pandémie. Entre elles, un océan, un « travel ban », et l’absurde mécanique d’un monde administré. Pourtant, au-delà de cette distance imposée, demeure un amour inconditionnel et l’urgence de dire ce qui ne pourra plus l’être.
Le roman entremêle les voix intérieures des deux sœurs : celle qui s’en va, observant la mort comme on contemple un paysage d’enfance, et celle qui reste, prisonnière de l’absence et du silence. Florence Miton ne décrit pas la mort ; elle raconte la vie jusque dans la mort, la mémoire partagée, les instants arrachés au temps comme autant de battements de cœur refusant de s’éteindre.
Par la force de son écriture, l’autrice parvient à transcender la douleur en beauté lucide, à transformer l’absence en présence. Sœurs n’est pas un récit du deuil, mais une célébration du lien — ce lien qui survit à tout, même à la finitude. Avec pudeur et intensité, Florence Miton offre un chant à deux voix pour dire ce que l’on tait trop souvent : la fragilité, la tendresse, la colère, la vie qui continue.
Roman du lien, mais aussi roman de la parole, Sœurs interroge ce besoin vital de parler, d’écrire, de dire — même sans réponse, même pour conjurer. Florence Miton trace ici une voix qui lui est propre : charnelle, pudique et profondément humaine. À travers ce premier roman, elle signe une œuvre qui touche au plus intime, une ode à toutes les sœurs, de sang, de cœur ou d’âme, et à cette force invisible qui nous relie les uns aux autres.

— Chez HORA magazine, nous saluons la plume délicate de Florence Miton, qui transforme l’absence en lumière et la douleur en beauté. Sœurs nous rappelle que l’écriture, parfois, est le plus court chemin entre deux cœurs.
Article de Soraya / G., Editorialiste et Correspondante
HORA magazine / Ma Librairie / Oct. 2025

